À PROPOS DES OIES

     Le petit lac Saint-François accueille chaque année environ 40 000 oies des neiges, ces oiseaux causent bien des inquiétudes et interrogations sur leurs effets sur la qualité de l'eau. Pour tenter d'éclairer le lecteur, je me suis basé sur une étude que la ville de Victoriaville a commandée en 2013 auprès de COPERNIC, organisme du bassin versant de la rivière Nicolet. Manon Couture, chargé de projet chez Copernic, nous a  fourni l'étude sur ce réservoir d'eau potable qui reçoit plus de 100 000 oies des neiges à chaque automne. Les extraits de ce rapport devrait éclairer le lecteur.

Extraits du rapport

     La faune aviaire fréquente de façon intensive le réservoir Beaudet lors des migrations printanière et automnale. Les plus spectaculaires sont les oies des neiges et les bernaches du Canada qui occupent le réservoir Beaudet par milliers. Il est reconnu que les eaux du réservoir s’enrichissent lors des migrations. Cet enrichissement est dû au transfert du milieu terrestre vers le milieu aquatique par les excréments des oiseaux migrateurs. En ce qui concerne l’importance de la  contribution de la teneur en nutriment, les fèces d’oiseaux ont peu d’impact en comparaison de toutes les autres sources telles que l’agriculture et l’assainissement des eaux usées. Il est évalué qu’un minimum de 40 % de l’excrétion se fait sur les sites de repos, souvent le milieu humide, lorsque les oies s’alimentent une fois par jour. Les excréments des oiseaux migrateurs ont un plus ou moins gros impact sur les concentrations en phosphore que sur les nitrates en raison de leurs habitudes alimentaires. En comparant ces chiffres avec les données propres au réservoir Beaudet lors d’une fréquentation du réservoir par 100 000 oies, il s’avère que les oies contribuent pour un minimum de 1,6 x10-7 % et 9,6 x10-5 % aux concentrations enregistrées de nitrates et de phosphore pour ces mêmes périodes. Bien que très théoriques, ces pourcentages infinitésimales démontrent la très faible contribution des oies aux concentrations de nitrate et de phosphore enregistrées en 2010 dans le réservoir Beaudet. Outre l’occupation temporaire du plan d’eau sur une période relativement courte, Unckless et Makarewicz (2007) affirment que les fèces contribuent directement aux sédiments par leur sédimentation immédiate sans affecter les concentrations de nutriments à court terme. Le phénomène de sédimentation des fèces présage l’influence des excréments des oiseaux migrateurs sur le régime sédimentaire du réservoir Beaudet à long terme. L’influence des oies sur le milieu humide dépendra également de l’hydrologie du milieu aquatique (Olson et coll. 2005). Deux situations types sont résumées, si le temps de rétention de l’eau est court dans le milieu humide, les nutriments seront lessivés rapidement vers l’aval. Inversement, un taux de rétention long réduira l’exportation des nutriments vers l’aval, mais augmentera à long terme la productivité du milieu humide.


Statistique 2013

Les oies sont arrivées vers le 5 octobre, le plus grand nombre observé a été d'environ 35 000.  Finalement elles nous ont quitté le 25 novembre pour poursuivre leur migration.

Statistique 2014

Les oies blanches sont arrivées le 13 octobre, le plus grand nombre observé a été d'environ 40,000. Elles nous ont quitté en deux temps a cause du gel hâtif du lac mais les dernières sont partis le 1er décembre afin de poursuivre leur migration.

Statistique 2015

Cette année, les oies sont arrivées le 14 octobre. Le plus grand nombre observé a été d'environ 40,000, l'automne doux que nous avons connu cette année, nous à fait réaliser que ce n'est pas nécessairement le gel du lac qui fait partir les oies puisque celles-ci ont quitté alors que le lac n'était pas encore gelé soit le 15 décembre.

Coliformes fécaux

     Une étude évalue qu’une déjection de bernache (Branta canadensis) peut contenir 1,28 x10 unités de coliformes fécaux (UFC) tandis que celle d’un goéland à bec cerclé (Larus delawarensis) peut atteindre 1,77 x10 UFC (Alderisio et DeLuca, 1999). Ces résultats indiquent les effets variables selon les espèces liées à leurs régimes alimentaires différents. La bernache est strictement herbivore et le goéland, omnivore. La teneur en coliformes fécaux est susceptible de varier selon de nombreux facteurs tels que les espèces d’oiseaux présentes, la taille de l’étendue d’eau et les habitudes d’alimentation (Fleming et Fraser, 2001). Tout comme le phosphore et les nitrates, le calcul théorique de la teneur en coliformes est plausible puisqu’en transposant la concentration moyenne réelle mesurée au volume total du réservoir, le nombre de coliformes attribué aux oies contribue à un taux de 0,4 % selon la moyenne réelle du nombre de coliformes observés. De plus selon l’examen de la situation du réservoir Beaudet dans le rapport de l’Institut Armand Frappier demandé par la ville de Victoriaville, Payment (2000) statue sur le faible apport supplémentaire en coliformes fécaux des oiseaux migrateurs en raison de leur présence saisonnière.


Cyanobactéries

    Selon Unckless et Makarewicz (2007), les fèces ne contribueraient pas à la prolifération des cyanobactéries à court terme puisqu’elles se sédimentent rapidement. De plus, le temps de rétention court de l’eau du réservoir est également un frein à la prolifération prolongée de cyanobactéries.


Conclusions

  • La superficie et la profondeur du plan d'eau
  • le nombre et le type de population aviaire
  • la durée  de renouvellement de l'eau
  • la durée du séjour de la population aviaire 
  • la capacité de lessivage des sédiments
Tous ces éléments auront une influence sur le degré de pollution causé par ces visiteurs


    

Statistique 2016

Les oies blanches sont arrivées le 10 octobre,une nouveauté cette année, une plateforme d'observation a été installé sur l'eau en permanence afin de permettre à la population d'observer ces oiseaux.(Voir évènement,Parc des Pionniers sur ce site) Nous en avons reçu beaucoup moins cette année environs 15,000 et elles ont quitté le 6 décembre afin de poursuivre leur migration

Statistique 2018

Les oies nous ont abandonné cette année. Elles sont arrivées vers le 20 octobre, il y en a eu environ 500 puis elles sont disparues du paysage pour aller ailleurs. Malheureusement elles sont libres de choisir leur lieu d’arrêt durant leur migration. Cependant plusieurs sorte de canards nous ont visité, mais le froid hâtif à devancé leur départ.


Statistique 2017

Les oies blanches sont arrivées le 15 octobre, le froid automnale a fait en sorte qu'elles quittent plus tôt, soit le 28 novembre. Cette année leur nombre semble avoir diminuer, selon les observateurs environs 10,000 oies nous ont visité. Est ce une tendance? c'est ce que l'avenir nous dira...Nouveau cette année, de nouvelles espèces de canards ont fait une pause sur le lac pour le plus grand plaisir des observateurs.


Statistique 2021

Les oies blanches sont de retour parmi nous cette année pour notre plus grand bonheur. Elles sont arrivées vers le 20 octobre en grand nombre et devraient demeurer sur le lac jusqu'au premiers gels. Il y a aussi une présence accru des bernaches et comme par les années passées elles ne se mélangent pas et prennent donc leur secteur du lac.